Nos valeurs

Le terme « libéralisme » est aujourd’hui largement dévoyé. Galvaudé par la classe politique, caricaturé par les médias, parfois même récupéré par l’extrême droite, il est souvent réduit à une simple doctrine économique. Pourtant, le libéralisme est d’abord et avant tout une philosophie du droit, une vision de la société fondée sur la primauté de l’individu, de sa dignité, de sa liberté de pensée et d’action. C’est cette vision que nous défendons avec exigence et clarté.
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », proclame l’article premier de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. Cette formule, éminemment libérale, affirme que la liberté est le fondement même de l’égalité : c’est parce que chacun est libre de penser, de créer, de s’exprimer, d’entreprendre, que tous doivent bénéficier du même respect et des mêmes droits, quelles que soient leurs origines, convictions ou conditions sociales.
La liberté est un tout
Comme Montesquieu le défendait dans L’Esprit des lois, la liberté n’est pas le droit de faire tout ce que l’on veut, mais le droit de faire tout ce que les lois permettent, lorsqu’elles respectent les droits naturels de chacun. Elle ne se fragmente pas entre libertés dites « individuelles », « économiques » ou « politiques ». Elle forme un bloc cohérent, un principe global, fondé sur la non-agression, la responsabilité et la limite du pouvoir.
Être libre, c’est pouvoir choisir sa vie : son métier, sa famille, ses idées, ses croyances, ses projets. C’est pouvoir vivre sans craindre la censure, l’arbitraire ou l’uniformisation. C’est pouvoir parler, débattre, contester. C’est aussi pouvoir entreprendre, créer, s’enrichir, transmettre, et garder le fruit de son travail.
À l’image de Voltaire, qui défendait la liberté d’expression jusque dans la controverse, nous croyons qu’aucune société n’est juste lorsqu’elle restreint la pensée, la parole ou la création au nom du conformisme idéologique ou moral. Les vices ne sont pas des crimes, écrivait Lysander Spooner : les choix privés d’un individu libre ne regardent pas l’État.
Une société fondée sur la responsabilité et le mérite républicain
Nous défendons une société ouverte, responsable, et compétitive, où chacun peut réussir par son mérite, son travail, son audace – non par privilège ou subvention. Cette idée d’une méritocratie républicaine, où la réussite s’obtient par l’effort plutôt que par la naissance ou la connivence politique, est pour nous une exigence de justice.
La concurrence, loin d’être un mal, est un moteur : elle stimule l’innovation, tire tout le monde vers le haut, et donne aux individus la possibilité de s’élever sans dépendre d’un pouvoir central. Le libre-échange, la liberté d’entreprendre, et une fiscalité modérée sont les conditions nécessaires pour faire émerger des talents et créer de la richesse pour tous.
Le rôle de l’État ne doit pas être de planifier nos vies, mais de garantir un cadre juste et stable : la sécurité, la justice, la diplomatie. Plus l’État empiète sur nos choix privés ou nos initiatives économiques, plus il affaiblit la société civile, la créativité, et les solidarités naturelles. Comme le disait Bastiat, « l’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde ».
Un engagement contre les extrêmes et pour la modération
Nous rejetons fermement tous les extrémismes, qu’ils soient politiques, religieux ou idéologiques. L’histoire montre que les régimes qui prétendent libérer les peuples en abolissant la liberté finissent toujours par les asservir. Le libéralisme n’est pas un dogme rigide, mais une philosophie de modération, de prudence, et de responsabilité individuelle, comme le rappelait Hayek. Il ne s’agit pas d’imposer un modèle unique, mais de laisser les individus tracer leur propre chemin et chasser leurs propres rêves.
Un combat plus actuel que jamais
La liberté n’est jamais acquise. Aujourd’hui, elle recule sous des formes nouvelles : surveillance numérique, fiscalité écrasante, inflation réglementaire, tentation autoritaire et plus récemment instrumentalisation par les extrêmes. C’est la raison pour laquelle nous nous engageons dans les universités, dans les débats publics, sur le terrain des idées pour refaire du libéralisme une force culturelle, vivante, exigeante. Parce que la liberté n’est pas seulement un droit : c’est une responsabilité, un courage, un idéal à défendre